CONFÉRENCE DE PRESSE DU 9
NOVEMBRE 2012
Cette conférence de presse a pour
objet d’éclairer, d’alerter dans un premier temps les personnels des établissements hospitaliers et leurs organisations syndicales
de l’ensemble du Territoire sanitaire Nord 71 mais aussi de livrer notre
opinion sur la situation hospitalière de la ville de Paray le Monial située en
Territoire Sanitaire Sud 71.
Nous voulons faire prendre
conscience de la gravité de la situation
et de la nécessité impérieuse qu’il y a d’organiser des rencontres inter
établissements avec les personnels pour agir solidairement contre l’évolution concrète
négative dont chaque établissement est frappé depuis l’application successive des 4 schémas quinquennaux
régionaux de la Santé
( SROS), dont l’avant dernier et le dernier impactent une direction mortifère
pour l’ensemble des services publics de chirurgie. Et aussi pour élaborer unis
des propositions susceptibles de maintenir tous les services des établissements
publics dans l’ensemble du Territoire Nord 71.
Il n’existe donc pas de solution
locale individuelle « miraculeuse » pour un établissement ou un
autre. Tous sont frappés à la même enseigne par la même évolution financière
déficitaire structurelle que connaissent tous les établissements publics sans
exception, résultant des sous dotations budgétaires annuelles, insuffisantes
pour traiter les pathologies lourdes nécessitant des séjours prolongés en
hospitalisation. En effet selon l’hebdomadaire Le Point de la
mi-juin 84% des cas lourds sont traités
en chirurgie publique et seulement 16%
en cliniques qui elles bénéficient donc à taux plein des bienfaits de la tarification à
l’acte pour 84% de leurs « clients ». Après avoir artificiellement
créé ces déficits les Ministères de la
Santé successifs exigent, partout en France, d’impossibles
retours à l’équilibre financier des établissements publics sans en modifier la
règle de financement assorti de suppressions de services appelés doublons
(comme cela s’est passé avec le Groupements de Coopération Sanitaire (GCS) entre
l’Hôtel-Dieu et le CH montcellien en 2009) , des diminutions de personnels et depuis
quelques temps déjà l’extension, à de plus en plus de services, des journées de
travail de 12 heures pour les personnels avec réduction de leurs effectifs.
Ainsi comme le veut la
finalité des SROS, que nous n’avons jamais cessé de dénoncer publiquement, il s’agit
là de n’autoriser la chirurgie que dans un seul centre hospitalier public par
territoire appelé site pivot qui doit obligatoirement s’associer à au
moins une clinique privée pour obtenir cet agrément. Donc Chalon pour notre
Territoire Nord 71 dont font partie l’Hôtel-Dieu, le CH de Montceau, le CH d’Autun
et Mâcon pour celui Sud 71 avec Paray le Monial.
De plus quand on connaît les mesures
préconisées par le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS),
on peut s’attendre au pire pour nos hôpitaux publics, puisqu’il prévoit de réduire son déficit de 5,2 milliards au
dépens des usagers et des personnels contre 13,5 milliards en 2011. Il faut
savoir que les hôpitaux publics en 2010 ont versé 730 millions d’intérêts aux
banques contre 400 millions en 2004. On est donc bien loin des propos de la
ministre de la santé qui dit avoir engagé un pacte de confiance avec l’hôpital
public. Qui dit avoir aussi la volonté de mettre en place un système de santé
qui garantit l’accès aux urgences à moins de 30 minutes de chez soi. Le moins
que l’on puisse dire c’est que cela n’en prend pas la tournure ! Quant à
la tarification à l’activité qui condamnent financièrement les services publics
de chirurgie à disparaître elle n’est pas pour sa suppression. De plus pas
question de lutter contre les déserts médicaux en relevant l’autorisation
d’entrée en deuxième année de Fac de médecine (numerus clausus) Pas question non plus d’une loi contraignante
contre les dépassements d’honoraires médicaux.
Pas question non plus de mettre en cause la loi Bachelot.
Faisons le tour
succinctement, établissement après établissement, sur les menaces imminentes qui pèsent lourdement sur chacun deux.
Au CH de Montceau, pas plus
le 29 octobre dernier qu’en mars déjà la Directrice de l’Agence Régionale de Santé
n’a apporté de réponses favorables aux
interrogations des personnels. De notre point de vue il n’y a rien de bon à
attendre d’elle qui ne fait qu’obéir aux ordres de la Ministre de la Santé, et qui n’en déroge
pas sous peine de perdre son poste bien rémunéré. Le Député Sirugue quant à lui
botte en touche lorsqu’il propose à l’intersyndicale de rencontrer des membres
du cabinet de la Ministre
de la Santé. Ce
qui est certain c’est qu’ils vont prendre des notes et
transmettre à la Ministre
et il n’y aura aucune réponse qui prendra en compte les revendications des
personnels et de la population pour assurer l’avenir de la chirurgie à
Montceau.
A l’Hôtel-Dieu après le
GCS de 2009 qui a échoué lamentablement en peu de mois après son institution
qui s’était déjà traduit par des
suppressions d’emplois , les personnels sont à nouveau soumis à une nouvelle
épreuve de souffrance du fait des réductions d’effectifs
prévus par l’application du
plan de redressement voulu par le Maire . Il faut s’attendre – c’est notre
point de vue – à un nouvel échec à plus ou moins brève échéance.
Au CH de Chalon, site Pivot , déjà en mars le
personnel s’est mobilisé contre l’épuisement général qu’il l’affectait ,
contestait la tarification à l’activité qui transforme l’hôpital public en
entreprise. Puis le 25 octobre dernier en grève pour dénoncer à nouveau la
dégradation des conditions de travail en raison de l’insuffisance d’effectif et
pour exiger une politique de santé publique avec des moyens financiers
suffisants.
Au CH d’Autun menacé dans son
fonctionnement par une succession de
plans d’inatteignables de retour à l’équilibre financier dont les personnels
qui ont fourni des efforts importants ne veulent plus entendre parler.
A Paray le Monial , pourquoi faudrait-il que
le gouvernement socialiste reprenne à son compte la fermeture d’un bloc
opératoire et la privatisation de celui du CH décidée sous Sarkozy ?
Pourquoi les bonnes relations qui existaient auparavant avant la filiation de la
clinique au groupe Vitalia ont été remises en cause unilatéralement par Vitalia ? A moins qu’il ne s’agisse là que d’une étape
pour aller ensuite à une concentration de la chirurgie sur le seul site pivot
de Mâcon ? Quant à nous nous pensons, comme l’équipe médicale, que les 2
établissements peuvent coexister comme auparavant.
Au CHU de Dijon. Selon
l’hebdo Le Point de juin sur 100 hôpitaux publics les plus endettés
financièrement en 2010 se trouvent classés dans les 24 premiers 16 CHU dont
celui de Dijon à la cinquième place avec un déficit cumulé de 350,4 millions
d’euros. A Dijon où un pôle de santé à forte teneur en établissements privés verra
le jour en 2013 . Va faire face à ce pôle un grand hôpital privé qui sera
ouvert début 2014 par la
Générale de Santé. N’est-ce pas la raison qui pousse le
ministère à continuer d’aggraver le déficit du CHU pour éliminer la concurrence
à cette édification privée ?
Régime de Sécurité sociale minière un
décret du précédent gouvernement annonce sa fin en 2013 alors que toutes ses œuvres sont ouvertes à
tous les affiliés des autres régimes. La ministre et les députés socialistes ont
la aussi botté en touche en renvoyant
les mineurs en lutte à un médiateur boîte aux lettres afin d’éviter à la Ministre de se retrouver
avec ses responsabilités en direct face
à la profession en lutte.
Pour conclure ce long exposé qui se veut faire
apparaître la source et le fil
conducteur qui relie tous les problèmes locaux concrets provenant uniquement de
choix politiques. Il s’agit pour nous de nous adresser dans un premier temps
aux personnels des deux CH communautaires à partir d’un texte qui s’inspire de
notre analyse en la simplifiant et en la rendant plus percutante à partir d’un
projet de tract qui sera soumis au préalable à nos adhérents. Nous pensons qu’il est urgent
que les représentants des personnels de
tous les établissements du Territoire Sanitaire Nord 71 se rencontrent pour
constituer un front commun de résistance à tous ces noirs projets, en
organisant une riposte commune catalysant la mobilisation des populations contre
les dangers imminents qui planent comme des oiseaux de mauvais augure sur
l’offre de soins publique dans tout le territoire sanitaire. Nous pensons que
la mobilisation des personnels est en premier indispensable à la motivation des
populations. Nous pensons que la seule solution aux problèmes qui vaille ne
réside nulle part ailleurs que dans une
mobilisation revendicative éclairée et exigeante d’un tous ensemble.
Le Président
du CODEF
Maurice Gagnard