samedi 10 novembre 2012

Pétition pour la défense du Centre Hospitalier d'Autun



Le Centre hospitalier d’Autun est dans une situation financière critique qui menace la pérennité de son activité.
-  Endetté par la construction du nouvel hôpital à côté de la clinique, construction rendue nécessaire par la suppression en 1995 du service de chirurgie de l’hôpital et de l’éclatement du service des urgences validés par les tutelles de l’époque,
-  souffrant de son implantation sur deux sites financièrement coûteuse et d’un financement qui ignore les contraintes locales alors que l’Etat s’était engagé à prendre à sa charge une partie du surcoût induit, -
cet hôpital qui dessert un bassin de 58 000 habitants dont 10 000 sont déjà à plus de 30 minutes d’un service d’urgences ou d’une maternité, est menacé dans son fonctionnement au quotidien (non renouvellement normal du matériel, difficultés à payer les fournisseurs).
Ces difficultés financières récurrentes expliquent pour partie le manque d’attractivité de la structure et les difficultés à recruter des médecins, le recours à des remplaçants générant de nouveaux surcoûts qui viennent s’ajouter au déficit structurel de l’hôpital.
- Conscients de l’importance des efforts de gestion menés ces dernières années et de l’impuissance des plans de retour à l’équilibre adoptés successivement,
- Solidaires des efforts importants du personnel médical et non médical, qui vit depuis des années au rythme de ces plans de retour à l’équilibre dont il ne veut plus,
- Soucieux de garantir une prise en charge de qualité et des conditions de sécurité optimales, tant pour les patients que pour les personnels,
- Attachés au service public hospitalier et à son renforcement dans un territoire en grande partie rural classé « zone de montagne », territoire marqué par les difficultés de recrutement de professionnels médicaux et para médicaux donc d’accès aux soins, par des inégalités très fortes en matière de santé et un vieillissement de la population,
- Souhaitant promouvoir une politique de santé associant qualité, proximité, égalité et droit d’accès aux soins pour tous,
- Saluant le remarquable potentiel du pôle hospitalier d’Autun qui, grâce à la collaboration exemplaire du Centre hospitalier et de la Clinique du Parc, dispense des soins dont la qualité est reconnue dans de nombreuses disciplines,
Nous appelons Madame Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, et Madame Monique Cavalier Directrice de l’ARS Bourgogne, à prendre en urgence toutes les mesures nécessaires, notamment sur le plan financier, visant à sauvegarder l’intégralité de l’activité des services du Centre Hospitalier d’Autun et à en assurer la pérennité.
L’Association pour la Promotion de la Santé en Autunois et Morvan (ASPAM), le Réseau Coordination Santé Nivernais-Morvan, les Maires des communes concernées, les élus, le personnel de l'hôpital, la Commission Médicale d'Etablissement, l’Union Locale CGT d’Autun vous invitent à soutenir ces revendications en signant et en faisant signer cette pétition.

Avant première du documentaire "L'interne de garde" filmé à l'hôpital d'Autun



Alarme en campagne … quand la santé devient une urgence.

Au cours des soixante dernières années, les campagnes ont été frappées par une désertification médicale importante.
Aujourd’hui, certains hôpitaux de proximité restent menacés de fermeture. Ce phénomène inquiète les patients et mobilise les professionnels de santé pour qui la permanence des soins, notamment en cas d’urgence est en danger.
Virginie Saclier à travers son documentaire « L’interne de garde » a souhaité explorer les problématiques des urgences en zone rurale.

Ce documentaire « état des lieux » de 52min, tourné aux urgences de l’hôpital d’Autun et réalisé en collaboration avec France 3 Bourgogne, sera projeté en avant-première :

Mardi 20 novembre 2012 à 19h
Parc des expositions l’Eduen - Avenue André Frenaud - 71400 Autun

Nous comptons vivement sur votre présence


Le Comité de de Défense des centres hospitaliers Le Creusot-Montceau


CONFÉRENCE DE PRESSE DU 9 NOVEMBRE 2012


             Cette conférence de presse a pour objet d’éclairer, d’alerter dans un premier temps les personnels des établissements  hospitaliers et leurs organisations syndicales de l’ensemble du Territoire sanitaire Nord 71 mais aussi de livrer notre opinion sur la situation hospitalière de la ville de Paray le Monial située en Territoire  Sanitaire Sud 71.
              Nous voulons faire prendre conscience de la gravité de la situation  et de la nécessité impérieuse qu’il y a d’organiser des rencontres inter établissements avec les personnels pour agir solidairement contre l’évolution concrète négative dont chaque établissement est frappé  depuis l’application successive des 4 schémas quinquennaux régionaux de la Santé ( SROS), dont l’avant dernier et le dernier impactent une direction mortifère pour l’ensemble des services publics de chirurgie. Et aussi pour élaborer unis des propositions susceptibles de maintenir tous les services des établissements publics dans l’ensemble du Territoire Nord 71.
              Il n’existe donc pas de solution locale individuelle « miraculeuse » pour un établissement ou un autre. Tous sont frappés à la même enseigne par la même évolution financière déficitaire structurelle que connaissent tous les établissements publics sans exception, résultant des sous dotations budgétaires annuelles, insuffisantes pour traiter les pathologies lourdes nécessitant des séjours prolongés en hospitalisation.  En effet  selon l’hebdomadaire Le Point de la mi-juin  84% des cas lourds sont traités en chirurgie publique  et seulement 16% en cliniques qui elles bénéficient donc à  taux plein des bienfaits de la tarification à l’acte pour 84% de leurs « clients ». Après avoir artificiellement créé ces déficits les Ministères de la Santé successifs exigent, partout en France, d’impossibles retours à l’équilibre financier des établissements publics sans en modifier la règle de financement assorti de suppressions de services appelés doublons (comme cela s’est passé avec le Groupements de Coopération Sanitaire (GCS) entre l’Hôtel-Dieu et le CH montcellien en 2009) , des diminutions de personnels et depuis quelques temps déjà l’extension, à de plus en plus de services, des journées de travail de 12 heures pour les personnels avec réduction de leurs effectifs.
                 Ainsi comme le veut la finalité des SROS, que nous n’avons jamais cessé de dénoncer publiquement,  il  s’agit là de n’autoriser la chirurgie que dans un seul centre hospitalier public par territoire appelé site pivot qui doit obligatoirement s’associer à au moins une clinique privée pour obtenir cet agrément. Donc Chalon pour notre Territoire Nord 71 dont font partie l’Hôtel-Dieu, le CH de Montceau, le CH d’Autun et Mâcon pour celui Sud 71 avec Paray le Monial.               
                  De plus quand on connaît les mesures préconisées par le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), on peut s’attendre au pire pour nos hôpitaux publics,  puisqu’il prévoit  de réduire son déficit de 5,2 milliards au dépens des usagers et des personnels contre 13,5 milliards en 2011. Il faut savoir que les hôpitaux publics en 2010 ont versé 730 millions d’intérêts aux banques contre 400 millions en 2004. On est donc bien loin des propos de la ministre de la santé qui dit avoir engagé un pacte de confiance avec l’hôpital public. Qui dit avoir aussi la volonté de mettre en place un système de santé qui garantit l’accès aux urgences à moins de 30 minutes de chez soi. Le moins que l’on puisse dire c’est que cela n’en prend pas la tournure ! Quant à la tarification à l’activité qui condamnent financièrement les services publics de chirurgie à disparaître elle n’est pas pour sa suppression. De plus pas question de lutter contre les déserts médicaux en relevant l’autorisation d’entrée en deuxième année de Fac de médecine (numerus clausus)  Pas question non plus d’une loi contraignante contre les dépassements d’honoraires médicaux.  Pas question non plus de mettre en cause la loi Bachelot.  
                  Faisons le tour succinctement, établissement après établissement, sur les menaces imminentes  qui pèsent lourdement sur chacun deux.
                   Au CH de Montceau, pas plus le 29 octobre dernier qu’en mars déjà la Directrice de l’Agence Régionale de Santé n’a  apporté de réponses favorables aux interrogations des personnels. De notre point de vue il n’y a rien de bon à attendre d’elle qui ne fait qu’obéir aux ordres de la Ministre de la Santé, et qui n’en déroge pas sous peine de perdre son poste bien rémunéré. Le Député Sirugue quant à lui botte en touche lorsqu’il propose à l’intersyndicale de rencontrer des membres du cabinet de la Ministre de la Santé. Ce qui est certain c’est qu’ils vont prendre des notes et transmettre à la Ministre et il n’y aura aucune réponse qui prendra en compte les revendications des personnels et de la population pour assurer l’avenir de la chirurgie à Montceau.
                     A l’Hôtel-Dieu après le GCS de 2009 qui a échoué lamentablement en peu de mois après son institution qui s’était déjà traduit  par des suppressions d’emplois , les personnels sont à nouveau soumis à une nouvelle épreuve de souffrance du fait des réductions d’effectifs
prévus par l’application du plan de redressement voulu par le Maire . Il faut s’attendre – c’est notre point de vue – à un nouvel échec à plus ou moins brève échéance.  
                  Au CH de Chalon, site Pivot , déjà en mars le personnel s’est mobilisé contre l’épuisement général qu’il l’affectait , contestait la tarification à l’activité qui transforme l’hôpital public en entreprise. Puis le 25 octobre dernier en grève pour dénoncer à nouveau la dégradation des conditions de travail en raison de l’insuffisance d’effectif et pour exiger une politique de santé publique avec des moyens financiers suffisants.
                    Au CH d’Autun menacé dans son fonctionnement  par une succession de plans d’inatteignables de retour à l’équilibre financier dont les personnels qui ont fourni des efforts importants ne veulent plus entendre parler.
                     A Paray le Monial , pourquoi faudrait-il que le gouvernement socialiste reprenne à son compte la fermeture d’un bloc opératoire et la privatisation de celui du CH décidée sous Sarkozy ? Pourquoi les bonnes relations qui  existaient auparavant avant la filiation de la clinique au groupe Vitalia ont été remises en cause unilatéralement  par Vitalia ? A  moins qu’il ne s’agisse là que d’une étape pour aller ensuite à une concentration de la chirurgie sur le seul site pivot de Mâcon ? Quant à nous nous pensons, comme l’équipe médicale, que les 2 établissements peuvent coexister comme auparavant. 
                     Au CHU de Dijon. Selon l’hebdo Le Point de juin sur 100 hôpitaux publics les plus endettés financièrement en 2010 se trouvent classés dans les 24 premiers 16 CHU dont celui de Dijon à la cinquième place avec un déficit cumulé de 350,4 millions d’euros. A Dijon où un pôle de santé à forte teneur en établissements privés verra le jour en 2013 . Va faire face à ce pôle un grand hôpital privé qui sera ouvert début 2014 par la Générale de Santé. N’est-ce pas la raison qui pousse le ministère à continuer d’aggraver le déficit du CHU pour éliminer la concurrence à cette édification privée ?
                     Régime de Sécurité sociale minière un décret du précédent gouvernement annonce sa fin en 2013  alors que toutes ses œuvres sont ouvertes à tous les affiliés des autres régimes. La ministre et les députés socialistes ont  la aussi botté en touche en renvoyant les mineurs en lutte à un médiateur boîte aux lettres afin  d’éviter à la Ministre de se retrouver avec ses responsabilités en direct  face à la profession en lutte.
                     Pour  conclure ce long exposé qui se veut faire apparaître la source et  le fil conducteur qui relie tous les problèmes locaux concrets provenant uniquement de choix politiques. Il s’agit pour nous de nous adresser dans un premier temps aux personnels des deux CH communautaires à partir d’un texte qui s’inspire de notre analyse en la simplifiant et en la rendant plus percutante à partir d’un projet de tract qui sera soumis au préalable  à nos adhérents. Nous pensons qu’il est urgent que les  représentants des personnels de tous les établissements du Territoire Sanitaire Nord 71 se rencontrent pour constituer un front commun de résistance à tous ces noirs projets, en organisant une riposte commune  catalysant la mobilisation des populations contre les dangers imminents qui planent comme des oiseaux de mauvais augure sur l’offre de soins publique dans tout le territoire sanitaire. Nous pensons que la mobilisation des personnels est en premier indispensable à la motivation des populations. Nous pensons que la seule solution aux problèmes qui vaille ne réside nulle part  ailleurs que dans une mobilisation revendicative éclairée et exigeante d’un tous ensemble.
                    
                     
                                                              Le Président du CODEF
                                                                
                                                                  Maurice Gagnard

lundi 3 septembre 2012

Hôpital d'Autun en danger

Lettre adressée aux maires des communes du bassin de desserte de l'hôpital d'Autun

Madame, Monsieur le Maire,

Pour votre commune, comme plus de 100 autres de l’Autunois et du Morvan, l’hôpital le plus proche est le centre hospitalier d’Autun. Sans cet hôpital, les habitants de certaines communes comme Anost seraient à cinquante minutes des urgences les plus proches (Le Creusot), ceux de Château-Chinon, Montsauche ou Chaumard, à plus d'une heure ! Or la durée maximale de transport recommandée pour les urgences est de trente minutes.

Vous n’êtes pas sans connaître les difficultés financières de l’hôpital d’Autun, difficultés auxquelles s’ajoutent celles du recrutement de médecins obstétriciens et urgentistes. Selon les déclarations faites par le directeur au JSL, « ces difficultés financières seraient dues en partie aux remboursements très importants de l’emprunt … contracté pour la construction du nouvel établissement », et par « la gestion sur deux sites qui génère des surcoûts ».

Une nouvelle version du budget 2012 présentée par l’hôpital vient d’être acceptée par l’ARS avec toutefois un déficit de 700 000€.

Mais cette acceptation est assortie d’un certain nombre de réserves. Dans un courrier à la direction, l'ARS évoque l'élaboration d'un "nouveau plan de redressement au sein duquel seront envisagées les modalités d'accompagnement de l'établissement par l'agence". A force de « dégraisser le mammouth » on va à la catastrophe. Ce dont a besoin cet hôpital qui assure la sécurité sanitaire des 58 500 habitants des 106 communes dont il est le plus proche, c’est, comme l’a dit le directeur au JSL, "d'un coup de pouce important et pérenne" et non d’un dépeçage de ses services.

D’ailleurs, on comprendrait mal que le service des urgences et la maternité ferment pour un simple problème de financement, alors que la ministre des affaires sociales et de la santé vient de rappeler aux ARS que « l'accès de la population à des soins urgents en moins de trente minutes est une priorité du Gouvernement. L'objectif étant qu'une réponse au besoin de soins urgents de la population soit proposée sur tout le territoire».


Même si la fermeture de l’hôpital et du service des urgences ne sont pas comme en 1993 à l’ordre du jour, il convient d’être vigilant et de se mobiliser dès maintenant afin d’obtenir des pouvoirs publics

l’allocation de crédits pérennes, nécessaires au bon fonctionnement et au maintien de tous les services de l’hôpital public d’Autun. C’est pourquoi nous vous convions à une

Assemblée générale extraordinaire de l’ASPAM
le LUNDI 17 septembre 2012

à 18 heures au Moulin du Vallon à AUTUN
Plan d’eau du Vallon – Route de Chalon (face McDonald’s et Bowling)


Si nous voulons sauver l’hôpital, comme en 1993, l’implication des communes desservies nous semble indispensable, c’est pourquoi, en cas d’empêchement de votre part, nous vous demandons de bien vouloir vous faire représenter.

Comptant sur votre présence et je vous prie de croire, Madame, Monsieur le Maire, en l’assurance de ma considération distinguée.

La Présidente

Docteur Evelyne Combier MD PhD
Pédiatre
Spécialiste en santé publique

samedi 4 août 2012

Lettre à la ministre de la santé...

...pour le financement et pérennisation de l’hôpital d’Autun (lettre)

Madame la ministre,

Veuillez trouver ci-joint copie de la lettre que je viens d’adresser à Madame la Directrice de l’ARS de Bourgogne, lettre relative aux difficultés financières de l’hôpital public d’Autun (71). Comme vous pourrez le constater, les problèmes financiers spécifiques à l’hôpital sont pour partie dus à son implantation sur deux sites.

Cette configuration géographique résulte d’une grossière erreur de planification sanitaire effectuée au début des années 1990 : l’activité de chirurgie de l’hôpital public (sauf la chirurgie gynécologique qui est restée à l’hôpital avec l’obstétrique) a été supprimée au profit de la clinique chirurgicale privée à but lucratif implantée sur la ville. Ceci s’est traduit dans les faits par la séparation de la prise en charge des urgences chirurgicales et médicales, et par l’implantation des services concernés dans deux structures distantes de plus d’un kilomètre.
Cette situation intenable, parce que médicalement dangereuse, a imposé le rapprochement géographique des deux entités juridiques que sont la clinique privée (Finess n°710781410) et l’hôpital public (Finess n°710781451). La solution retenue a été la construction par l’hôpital public d’un nouveau bâtiment sur un terrain contigu à la clinique privée. Ce rapprochement des services MCO a permis de créer à l’hôpital public, à côté du SMUR, un service d’urgences, qui est un guichet unique à partir duquel les malades sont orientés. Il existe un passage direct entre l’hôpital et les blocs opératoires de la clinique. D’ailleurs, ce sont ces blocs opératoires qui sont utilisés par l’hôpital pour la chirurgie gynécologique et l’obstétrique. De plus, ce sont les anesthésistes de la clinique qui interviennent lors de ces interventions. La partie SSR et long séjour de l’hôpital est restée sur l’ancien site, d’où la situation actuelle et les surcoûts de fonctionnement. La sécurité des malades a été rétablie, mais à quel prix !

Même si cette coopération public/privé n’est pas immédiatement visible au niveau des statistiques annuelles d’activité (SAE), puisqu’on a deux entités juridiques, elle fonctionne parfaitement bien, en particulier au niveau des blocs opératoires, ce qui permet à la maternité et au service des urgences de disposer 24 heures/24, à côté des obstétriciens de l’hôpital, d’une permanence des anesthésistes et des chirurgiens de la clinique.


Ceci est d’autant plus important que ce pôle hospitalier est le plus proche en temps pour 58 500 habitants qui résident dans 106 communes réparties sur 3 départements (superficie totale 2 500km²). Grace à ce pôle MCO/urgences, seulement 10 000 habitants répartis dans 26 communes (dont 21 dans la Nièvre) sont à plus de 30 minutes d’un plateau technique capable de prendre en charge les urgences vitales à début inopiné. D’ailleurs, du fait de cette position géographique, les communes des cantons de Château-Chinon, Montsauche-les-Settons et Luzy dans la Nièvre sont rattachées, par convention, au SAMU de Saône et Loire et dépendent du SMUR basé à l’hôpital d’Autun.

La suppression de cet hôpital porterait le nombre des communes à plus de 30 minutes d’un SMUR et d’une maternité à 84 (26 dans la Côte d’Or, 29 dans la Nièvre et 29 dans la Saône et Loire [Population : 29 000hab]) et parmi celles-ci, 24 seraient à plus de 45 minutes (1 dans la Côte d’Or, 20 dans la Nièvre et 3 dans la Saône et Loire [Population : 10 000hab]). Les temps signalés sont des temps de trajet moyens estimés par la route et qui ne tiennent pas compte des conditions météorologiques défavorables.

Il n’est donc pas concevable que les services MCO/urgences de l’hôpital d’Autun puissent être fermés. De plus, cette décision serait contraire aux priorités du gouvernement en matière de soins urgents. C’est pourquoi nous vous prions d’avoir l’obligeance de bien vouloir intervenir auprès de Madame la Directrice de l’ARS de Bourgogne pour que les crédits nécessaires au bon fonctionnement et au maintien de tous les services de l’hôpital public d’Autun soient rapidement versés à l’établissement.

D’avance nous vous en remercions et vous prions d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de notre très haute considération.

La Présidente

Docteur Evelyne Combier MD PhD
Pédiatre
Spécialiste en santé publique

jeudi 2 août 2012

Lettre à la directrice de l'ARS

...pour le financement de l’hôpital public d’Autun (lettre)


Madame la Directrice,

Nous avons appris incidemment les graves problèmes financiers de l’hôpital d’Autun. Ceux-ci seraient dus d’une part à la suppression par vos services des crédits accordés annuellement à l’hôpital pour compenser les dépenses supplémentaires générées par son implantation sur deux sites (Latouche et Parpas), et d’autre part par le non versement, toujours par vos services, de crédits qui avaient été alloués à l’hôpital, en particulier pour ses missions de service public.

Nous ne comprenons pas votre décision de supprimer les crédits accordés pour compenser les dépenses imputables à l’implantation de l’hôpital sur 2 sites.
  • Il faut se souvenir que si cette situation existe, c’est parce qu’il a été décidé au début des années 1990 de fermer le service de chirurgie de l’hôpital public situé boulevard Frédéric Latouche et d’en transférer toute l’activité (hors chirurgie gynécologique
), y compris les urgences chirurgicales, à la clinique privée du Parc, située Avenue du Morvan. Ce montage a forcement été approuvé par les tutelles de l’époque.
  • L’acceptation de cette configuration est d’autant plus étonnante qu’implanter les urgences médicales et les urgences chirurgicales sur deux sites séparés d’un peu plus d’1km, ne pouvait que conduire à des catastrophes. C’est d’ailleurs ce qui a failli se produire fin 1995, quand un patient qui présentait une rupture de rate a été déposé aux urgences médicales de l’hôpital boulevard Frédéric Latouche, avec un diagnostic de douleur abdominale. Suite à cet « incident », la nécessité de regrouper sur un seul site toutes les urgences est devenue une évidence pour la nouvelle municipalité, d’où la construction du nouvel hôpital contigu à la clinique (site Parpas), avec les conséquences financières qui en découlent.
  • Nous sommes conscients que cette configuration des services MCO/urgences d’Autun, qui est efficace sur le plan médical, ce qui est important pour la population, génère des surcoûts côté hôpital public, ces surcoûts étant compensés par les crédits que vous venez de supprimer. Mais ce montage onéreux n’est que la conséquence de décisions administratives prises et approuvées il y a 20 ans, décisions que vous devez maintenant assumer. La population n’a pas à faire les frais des erreurs de planification autorisées par vos prédécesseurs.

    D’ailleurs, on comprendrait mal que les services qui traitent les urgences tant médicales qu’obstétricales à l’hôpital d’Autun, soient fermés pour un simple problème de financement, alors que vous venez de recevoir une instruction de la ministre des affaires sociales et de la santé (INSTRUCTION N°DGOS/R2I20121267 du 3 juillet 2012 relative au temps d'accès en moins de trente minutes à des soins urgents) stipulant que « l'accès de la population à des soins urgents en moins de trente minutes est une priorité du Gouvernement. L'objectif étant qu'une réponse au besoin de soins urgents de la population soit proposée sur tout le territoire». Je vous rappelle que de nombreuses communes rattachées au SMUR d’Autun parce qu’il en est le plus proche en temps d’accès, sont déjà à plus de 30 minutes du plateau technique capable de traiter les urgences (chirurgie, médecine et obstétrique). Il serait donc inadmissible et contraire aux priorités du Gouvernement, de fermer les services de l’hôpital d’Autun.


    Concernant la maternité, si jusqu’à présent nous considérions, à dire d’experts, qu’un trajet de plus de 45 minutes pour arriver à la maternité pouvait poser des problèmes lors de l’accouchement, nous savons maintenant grâce à l’enquête effectuée en Bourgogne (dont je vous ai transmis une copie des résultats) que chez les femmes qui habitent à plus de 30 minutes d’une maternité, on enregistre 20% de plus de mort-nés, d’hospitalisations avant la naissance et de souffrances foetales aiguës qui peuvent être à l’origine de handicaps neurologiques chez les enfants. Les taux de ces accidents sont multipliés par 2 à partir de 45 minutes. Par ailleurs, dans l’enquête bourguignonne, comme dans l’enquête nationale effectuée à partir des données de l’état civil, le risque d’accoucher avant d’arriver à l’hôpital est multiplié par 2 à partir de 30 minutes. Il est donc impensable qu’on puisse fermer la maternité d’Autun. D’ailleurs, à partir de l’allongement estimé des temps de trajet, en utilisant les données de l’état civil et les résultats de l’enquête bourguignonne, on pourrait très facilement calculer le nombre de mort-nés et d’accidents de la naissance qu’entrainerait à la fermeture de la dite maternité.

    Je vous rappelle que la seule prise en charge adaptée des souffrances foetales aiguës et des urgences obstétricales est l’extraction rapide de l’enfant, ce qui nécessite un service d’obstétrique capable de réaliser des césariennes, acte qui ne peut être réalisé dans un centre périnatal de proximité.

    C’est donc avec le plus grand intérêt que nous avons pris connaissance du rapport de l’IGAS daté de mars 2012, qui fait le bilan de 15 années de restructurations hospitalières. Concernant les maternités, il est dit à l’annexe 6 (§646) que toute fermeture qui « entraînerait une dégradation de la durée des trajets (largement supérieurs à 45 mn en moyenne) est difficilement compatible avec une notion de service public ». Ce rapport ajoute (§20) qu’en « obstétrique, l’enjeu est désormais plutôt (que de fermer des établissements) de s’interroger sur la possibilité d’accorder des dérogations de longue durée aux maternités dont la disparition dégraderait notablement l’accès aux soins, et sur les moyens à employer pour améliorer l’organisation du pyramidage entre maternités de niveau I, II et III ».

    Compte tenu de la localisation du territoire desservi par l’hôpital d’Autun, de la configuration géographique du centre de la Bourgogne et de l’implantation des maternités périphériques encore ouvertes, la maternité d’Autun est de celles qu’on ne pourrait fermer sans compromettre gravement la sécurité des femmes enceintes de l’Autunois-Morvan.

    Même avec la vacance actuelle du poste du Docteur Hibelot, et en attendant le remplacement de ce dernier, la sécurité est toujours assurée à la maternité, même s’il ne reste qu’un obstétricien titulaire, puisque les sages-femmes, dont c’est la compétence, sont tout à fait à même de réaliser les accouchements « normaux » et qu’il existe des possibilités d’interventions 24h/24 d’anesthésiste, d’obstétricien et de chirurgien. Par ailleurs, la maternité est intégrée dans le réseau périnatal de Bourgogne, c'est-à-dire dans l’organisation pyramidale des maternités de niveau I, II et III de la région et est le pivot du réseau de médecins généralistes (RESPAM) qui prennent en charge les femmes enceintes de son bassin de desserte.

    Là encore, nous partageons les conclusions des experts de l’IGAS (§647), à savoir que, concernant ces services qu’on ne peut fermer sans compromettre la sécurité de la population, « il faut accepter de payer plus pour le fonctionnement de ces structures (dotation spécifique) et diminuer les exigences en matière d’effectifs (faute de quoi, on n’arrivera pas à les faire fonctionner) ».

    Aussi, compte tenu de ce qui est dit précédemment, nous vous demandons d’avoir l’obligeance

    - de bien vouloir accorder en urgence à l’hôpital d’Autun les sommes nécessaires à son bon fonctionnement à court terme,

    - de prendre, pour le long terme, toutes les mesures budgétaires et administratives indispensables à la pérennisation de l’ensemble des services de cet hôpital public, dont le maintien est indispensable pour assurer la sécurité des populations dans l’Autunois et le Morvan.

    D’avance nous vous en remercions et vous prions d’agréer, Madame la Directrice, l’expression de notre haute considération.

    La Présidente


    Docteur Evelyne Combier MD PhD
    Pédiatre
    Spécialiste en santé publique

    Copie à Mme la ministre des affaires sociales et de la santé